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La rareté de main-d’œuvre au Québec est un sujet qui enflamme et polarise l'opinion publique. Tous y vont de leur interprétation, et ce, souvent avec émotion. Mais qu’en est-il vraiment? Coup d’œil sur cet enjeu de société!
1. Il n’y a pas de rareté de main-d’œuvre
D’après les données cumulées par Statistique Canada , septembre 2019 affiche une augmentation de 6,4% de postes vacants par rapport à la même période en 2018, pour un total de 581 600 postes vacants au pays.
Le Québec est à l'origine de près de 70 % de l'augmentation à l'échelle nationale. Avec un taux de postes vacants de 3,8% , soit près de 120 000 postes vacants, la province se classe 4e derrière le Nunavut (4,3%), la Colombie-Britannique (4,5%) et le Yukon (6,5%).
D’après un sondage de la Fédération canadienne de l'entreprise indépendante (FCEI), 81% des PME déclarent avoir de la difficulté à recruter des employés. Et ce sont les entreprises de moins de 50 employés qui sont les plus affectées.
2. La surconsommation est la cause principale de la rareté de main-d’œuvre
Les causes de la rareté de main-d’œuvre sont nombreuses, mais les facteurs principaux sont la reprise économique et le vieillissement de la population. En 2029, près du quart de la population sera âgée de plus de 65 ans.
Malgré l’annonce d’un certain ralentissement économique, la situation n’est pas près de se résorber et les entrepreneurs du Québec devront faire preuve d’une grande créativité pour pouvoir poursuivre leurs activités.
6 faits intéressants sur le vieillissement de la population:
3. La rareté de main-d’œuvre s’attaque uniquement aux emplois mal rémunérés
Avec un salaire moyen de près de 19,85$ , le Québec surpasse cinq des 13 provinces et territoires, le plus bas salaire moyen étant de 15,15$ (Île-du-Prince-Édouard) et le plus élevé de 31,55$ (Nunavut).
Profession | Postes vacants | Salaire moyen |
Personnel de soutien en service et autre personnel de service |
13 560 |
13,90$ |
Représentants/représentantes de services et autre personnel de services à la clientèle et personnalisés |
10 045 |
14,65$ |
Représentants/représentantes des ventes et vendeurs/vendeuses - commerce de gros et de détail |
7 255 |
14,85$ |
Personnel professionnel des sciences naturelles et appliquées |
7120 |
33,55$ |
Personnel des métiers de l'électricité, de la construction et des industries |
6 670 |
23,25$
|
Source: Statistique Canada, Enquête sur les postes vacants et les salaires
Il est vrai que la rareté de main-d’œuvre affecte significativement le secteur de la fabrication avec ses 16 465 postes vacants, mais plusieurs autres secteurs le sont également :
D’après une étude menée par Desjardins en 2018, si près du tiers des postes disponibles au Québec n’exigent aucune scolarité, seulement 15% d'entre eux exigent un diplôme universitaire. En conclusion, 50% des postes vacants exigent peu de scolarité ou d’expérience.
Un rapport du Conseil consultatif recommandait au Canada en 2016 d’accueillir 450 000 immigrants par année à compter de 2021 pour remédier au déclin de la population active. Le gouvernement a cependant opté pour un seuil inférieur, l'immigration n’étant pas la seule solution.
Voici les mesures qu’il a préconisées jusqu’à présent:
Quelles sont les autres solutions envisagées?
Voici les solutions que les entreprises peuvent dès maintenant mettre en place: